S’il est agréable d’offrir de beaux bouquets de fleurs, il l’est tout autant d’en recevoir.

Pour le 1er mai, je me suis offert le cadeau d’un atelier d’écriture avec Beevy Jalma, autrice, formatrice et animatrice exerçant à Strasbourg, qui a fondé « L’atelier de Beevy« . Heureusement pour moi qui suis parisienne, elle propose certains ateliers en visioconférence.
J’ai pris plaisir à me retrouver en position de participante et à me laisser guider par ses indications. Nous nous sommes inspiré.e.s entre autres de toiles d’artistes. Beevy en a envoyées plusieurs en amont, dont les deux publiées dans cet article qui ont particulièrement retenu mon attention.
Je me permets de vous partager le texte que j’ai écrit pendant cette séance. Vous le trouverez juste après les Anémones de Matisse.

Rayon de lumière
J’aime les fleurs, mais pas toutes, pas les claires, surtout les rouges, les rouges sang, les rouges profonds, intenses, vivantes, vivifiantes, les cramoisis, les carmins, les cerises, les framboises qui explosent entre les dents, les rubis qui claquent et qui en jettent, les lies de vin qui se boivent jusqu’à la dernière goutte, celles qui palpitent, dansent, frémissent, remuent, bruissent et qui secouent, les rouges passion qui dégainent plus vite qu’elles ne pensent, les rouges grenade qui déclarent la guerre à qui veut bien la faire.
Ces fleurs sentent la vie comme j’aimerais la mener, à toute allure, libre, fière et voyageuse – la paresse, la procrastination, les remises à plus tard, jamais ! Toujours l’effort, la vigueur, l’élan plein d’allant, le présent rempli d’extase.
Au prix du risque, au mépris du calme et du repos.
A fleur de peau, toujours peut-être, mais pour goûter à la fleur de l’âge, avant que les années ne s’envolent, embarquent mes pétales, qu’il ne me reste que mon calice, mon squelette.
Comme ces fleurs, je veux chercher, pointer et tirer le bonheur.
La complainte et le malheur ne les intéressent pas. Dès qu’elles le reniflent, elles rosissent, s’affaissent, boivent la tasse et se noient, fragiles comme moi.
Elles aussi, les farouches, les sauvages, les ardentes, ont besoin qu’on leur parle avec douceur, qu’on leur chuchote des mots tendres. Alors, elles oublient de se cacher, se redressent, s’épanouissent et se déploient, de toutes les nuances de leur corolle.
C’est à cette condition qu’une fleur laisse humer son parfum.
Le sien.
Rien que le sien.
Elle porte en elle-même son remède, son soleil, sa lumière, la confiance retrouvée.
Sonia
Vous pouvez également retrouver les beaux textes des participants en suivant ce lien : http://www.latelierdebeevy.fr/textes/avecdesfleurs.html
Merci Beevy pour ce bel atelier.
A bientôt !