« Si vous créez un espace harmonieux, l’harmonie naîtra aussi dans votre cœur. »
Comment donner du sens à un acte aussi banal et quotidien, et peut-être rébarbatif pour certain.e.s, que le nettoyage et le rangement ? En quoi cela est-il important ? En quoi cette « routine » peut se transformer en un véritable rituel méditatif, qui apaise l’esprit et régénère nos forces vives ?

Dans cet ouvrage, Shunmyo Masuno partage une conception spirituelle de ces pratiques dans la perspective de la tradition zen japonaise.
« Dans le zen, faire le ménage, c’est ôter les poussières du cœur et faire briller son propre être ».
Ménage et rangement sont intégrés à la journée des moines. Si la méditation est un exercice spirituel assis, ces deux tâches sont considérées comme des méditations en mouvement, auxquelles on s’adonne quotidiennement matin et soir. Dans une vie centrée sur l’apprentissage, les tâches pratiques qui concernent le temple (ménage, travaux des champs, entretien des équipements, gestion…) contribuent à l’abondance et à la paix de l’esprit. Elles sont d’ailleurs regroupées sous le nom de « Samu », ce qui ne manque pas de saveur pour un.e francophone.
Voici une petite sélection des citations qui m’ont marquée :
« Dans le zen, à travers la vie quotidienne, nous ordonnons corps et esprit, et nous inculquons l’importance de changer les situations négatives en situations positives. Le ménage et le rangement sont des éléments importants pour transformer le négatif en positif. Ils nous permettent de mettre en ordre notre coeur en même temps que notre vie. »
« Faire simplement ce qu’on peut faire maintenant, dans le calme, c’est cela l’esprit du zen. »
« Si vous vivez dans un espace ordonné, il sera difficile d’obscurcir votre cœur. »
L’auteur donne également une vision très juste des blocages, des freins et autres pensées limitantes qui nous empêchent de nourrir notre motivation pour se lancer dans le rangement. La première est le perfectionnisme : on s’impose de devoir tout ranger, parfaitement, tout de suite… Et cette pression enclenche une série d’émotions négatives qui nous paralysent. La seconde repose sur la sensation d’être submergé.e. Les préoccupations quotidiennes nous semblent insurmontables ou amplement suffisantes. D’autres ont pu ressentir un découragement après une seule tentative de rangement : le bazar et la poussière sont appelées à revenir… La nature ne supporte pas le vide !
Ces exemples montrent à quel point s’occuper de son intérieur représente un entraînement pour autre chose, pour ses projets de vie comme pour son équilibre, et peut nous aider à changer notre rapport aux choses. Je rejoins tout à fait cette conception du rangement et du nettoyage comme un apprentissage.
Editions Picquier, Collection Ginkgo
Traduit du japonais par Elisabeth Charlot
Date de parution : janvier 2018
Bonjour Sonia, j’aime bien d’une manière générale les réfléxions que tu proposes. Celle-ci me fait penser à la chose suivante, nous partageons souvent l’espace et pas forcément avec une ( ou des ) personnes qui ont la même pratique. As-tu déjà traité ce sujet ? Amicales pensées. Marie-Hélène
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